La garantie qualité des micros SP Custom :
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Q : Qu'est ce que le bobinage aléatoire (scatter wound) ?
R : Le bobinage aléatoire est une technique de bobinage, largement inspirée
de la façon dont les premiers PAF ont été bobinés qui réduit l'écrasement de l'isolant et les zones de
contact entre les différentes spires de fil de cuivre, procurant ainsi une
plus large ouverture de spectre (voir Leesona 102 et théorie des isolants de
fils de cuivre, quelques questions plus bas).
Cette technique fait opposition au bobinage linéaire où chaque spire s'efforce
d'être la plus parallèle possible à l'autre, remplissant un espace donné en
fonction du diamètre du fil de cuivre + isolant et qui donne des résultats
remarquables pour la construction de moteurs électriques par exemple.
Q: Qu'est ce que le bobinage manuel (handwound) ?
R : Contrairement à la légende, le bobinage manuel ne consiste pas à s'assoir
sur un fauteuil et à faire 10 000 tours de fil de cuivre autour d'une bobine. Le
terme "handwound", légèrement abusif (sic), désigne une technique de guidage
manuel d'un fil de cuivre. La bobine est mise en rotation à l'aide d'une machine
et le fil de cuivre est guidé manuellement de bout en bout.
Ce terme est du coup un peu abusif et j'ai parfois un peu honte de l'employer,
mais d'un point de vue "commercial", si j'écris "guidé à la main" alors que
d'autres n'hésitent pas à écrire "handwound" alors que leur process de bobinage
est entièrement automatisé, j'aurais l'air de quoi, je vous le demande ! ;-)
Q: Quels sont les avantages et inconvénients du bobinage manuel ?
R : Inconvénient possible : Le bobinage manuel demande une grande maîtrise
pour pouvoir répéter X fois les même motifs et réaliser ainsi autant de fois que
nécessaire des micros identiques. Les micros SP Custom ont par exemple une
tolérance constatée de moins de 2 % par rapport au résultat prévu (valeurs pic
de résonnance et Q) contre 5 % annoncée par une des deux plus grandes marques de
micros industriels US (fier, fier !).
Avantages : Le bobinage manuel permet de modifier en temps réel les motifs de
bobinage ainsi que la tension appliquée au fil de cuivre. Ces deux éléments
permettent de commander complètement le spectre de sortie du micro en modifiant
à volonté la largeur de bande et le pic de résonnance !
Q : peut on simuler un bobinage manuel à l'aide d'une machine ?
R : La plupart des micros dits "boutiques" sont fabriqués par des machines
ultra perfectionnées et programmées tour par tour afin de produire un meilleur
compromis de vitesse et de qualité de bobinage.
La machine ainsi programmée ne peut toutefois pas modifier ses données en temps
réel aussi aisément que le cerveau humain afin de satisfaire un besoin de sur
mesure particulier. De plus, elle est souvent dans l'obligation de tourner à
toute vitesse afin de ... se rentabiliser. C'est donc un process plutôt semi
industriel où le facteur qualité deviens le facteur coût/qualité.
Q : Un micro issu du bobinage manuel/aléatoire est il meilleur qu'un micro industriel ?
R : Question épineuse, d'autant que la notion de "meilleur" est très
subjective.
Un micro issu du bobinage aléatoire part avec un avantage en terme d'ouverture
de bande passante et donc de richesse sonore mais ne suffit pas pour
réaliser un micro de très haute qualité !
De plus, bobiner un micro ne se fait pas n'importe comment, la notion de
"bobinage aléatoire" est en réalité un "bobinage aléatoire contrôlé", le but
étant de pouvoir reproduire ses motifs de bobinage sur toute une série, années
après années. Enfin, ce n'est pas parce que vous avez trouvé la technique de
bobinage "qui tue" et que vous bobinez un kit Stewmac que vous obtiendrez un
résultat au top. Il faut que chaque éléments de la chaîne soit parfais pour
atteindre l'excellence.
Q:Les premiers PAF étaient ils bobinés à la main ?
R: Légende la plus tenace, les fameux PAF étaient en réalité bobinés à l'aide
d'une machine. Une première "spider" toute en bois et très artisanale, puis la fameuse Leesona 102.
Issue du monde du textile, cette machine n'était toutefois absolument pas
calibrée pour des fils de cuivre. Modifiée par les ingénieurs Gibson, elle
proposait toutefois l'avantage de bobiner 3 bobines à la fois !
Il faut la voir fonctionner pour y croire : le fil, pas assez tendu, vibrait de
toutes parts, d'où l'incroyable irrégularité de la production des PAF et
l'aération parfois extrême sur certains modèles.
Bien que bobinés avec une machine, les PAF sont donc bien des micros bobinés aléatoirement tant l'imprécision de cette bonne vienne machine est loin des bobineuses modernes et leur 3000 a 6000 trs/mn compressés.
Q : Les PAF étaient ils tous identiques ?
R : absolument pas ! Seth Lover l'a révélé dans une interview : les bobines
des PAF étaient bobinées jusqu'a remplissage, tout simplement.
La
faible fiabilité des comptes tours de la Leesonna qui tombaient
réguliérement en panne interdisait tout bobinage strict. Pendant une
periode, le temps de bobinage était chronométré afin de retrouver des
bobines plus proches .... Mais absolument pas identiques ! C'est
pourquoi il est possible de trouver des PAF avec des écarts de
résistance importants. De plus, les aimants étaient d'alliages
différents, de l'AlNiCo 2 à l'AlNiCo 5 et piochés au hasard dans une
bassine lors de l'assemblage du micro.
Le PAF est souvent vu comme le micro ultime, mais ils n'étaient pas tous le
micro idéal imaginé.
La production est finalement devenue plus constante en terme de résistance et de
composants vers 1962. L'introduction d'un seul type d'aimant (le short magnet
AlNiCo 5) et l'utilisation d'un "compte tour" (chronometrage) ont permis de stabiliser la
production.
Q: Les premiers micros Strat & Tele étaient ils bobinés à la main ?
R: Vrai ! La production "industrielle automatisée" à démarrée courant 66, peu après la reprise de la firme par CBS fin 65.
Q: La résistance détermine t'elle le niveau de sortie d'un micro ?
R : Pas du tout. Deux micros de résistance continue équivalentes peuvent avoir un niveau de sortie très différents. La résistance est souvent employée pour désigner la puissance d'un micro car c'est l'élement le plus simple à mesurer (tout le monde à un multimétre chez lui). En réalité, la résistance équivalente du circuit RLC que modélise un micro va varier de manière considérable lorsque soumis aux vibrations des cordes (si je vous disait que votre micro de Telecaster vintage peut mesurer 40 KOhms à 1 Khz ?)
Q : Changer de type de fil de cuivre changes t'il le son ?
R : Vrai ! Le diamètre du fil de cuivre est important, le diamètre de son
isolant tout autant. La valeur de l'inductance du micro est un élément
primordial (mais pas unique) pour donner la caractéristique tonale d'un micro.
Le fil de cuivre utilisé, son diametre interne, externe, le coefficient
de friction de l'isolant ainsi que sa constante dielectrique vont
directement influer sur cette inductance.
Q : Seul le diamètre du fil et de son isolant sont important et non sa substance ?
R : Faux ! Le fil de cuivre enroulé sur lui même va créer une
multitude de liaison électriques séparées par l'isolant seul. Sur
toutes ces longueurs en contact, on retrouve donc le cas standard d'un
diélectrique avec isolant (condensateur). Ainsi, le facteur de friction
va indiquer de quelle manière les fils de cuivre vont se superposer
(plus ou moins serrés) et la valeur de constante diélectrique va, elle,
décider de la capacitance intrinsèque et donc modeler le spectre du
micro (en particulier "déplacer" le pic de résonnance).
Du fil de cuivre de qualité, rigoureusement séléctionné est donc d'une
importance cruciale. Du poly coloré en noir ne donnera pas du tout le même
résultat qu'un véritable Plain enamel.
Ce comportement de l'isolant est au coeur même de la différence "bobinage
linéaire" et "bobinage aléatoire". En minimisant les surfaces de contact entre
les spires et le facteur d'écrasement de l'isolant, le bobinage aléatoire réduit
la capacité intrinsèque du circuit, augmentant de même le facteur "Q"
représentant de la largeur de bande passante autour du pic de résonnance.
Des
recherches sont en cours pour prouver qu'un courant vagabond s'échappe
par les différents éléments conducteurs du micro (aimants, baseplate,
etc...), ce qui donnerait une preuve scientifique supplémentaire de
l'importance dans le rendu final du bobinage "scatter wound" et du type
d'isolant du fil de cuivre.
Q : Le bobinage est il l'élément le plus important d'un micro ?
R : Faux ! Le bobinage est un élément du micro. La différence entre le bon et
l'excellence est nichée dans une multitude de petits détails. Le bobinage, sa
matière et sa réalisation, n'est qu'un élément du micro. Il est tout aussi
important que la qualité et le type des alliages utilisés pour les aimants, les
vis réglables, les plots, etc .....
Si un bobinage aléatoire bien réalisé est une excellente base, il n'est
pas suffisant pour assurer au final une bande passante large offrant la part
belle aux harmoniques si on le couple avec des éléments de piètre qualité.